Inspirée des surréalistes, tel Julien Gracq et son Rivage des Syrtes, la peinture de Grégory nous parle de ces frontières du réel, paysages oniriques, qui surviennent à la limite de notre conscience. Grégory transcrit ses fulgurances hypnagogiques, en tableaux.
Peintures à l’huile sur toiles ou sur bois. Grégory applique différents glacis pour donner vie à des camaïeux colorés et duveteux et proposer des ciels veloutés aux couleurs improbables. Il peuple ses toiles de ruines en équilibre précaire, souvent suspendues, défiant la gravité.
Dessins à l’encre sur divers papiers choisis. Grégory trace à la pointe fine des paysages de falaises aux mille détails. Les bâtiments se superposent et se relient par des passerelles ou des escaliers vertigineux.
Des traces de vies passées, ruines en suspension, sur des paysages oniriques. Tel peut être décrit le thème de cette série de tableaux et dessins réalisés par Grégory Poussier. Les ruines évoquent souvent un sentiment étrange, proche de la nostalgie, du romantisme. Elles sont souvent chargées d’une poétique propre. Restes de civilisations passées, les pierres sont parfois la seule mémoire qui subsiste de ceux qui nous ont précédés. Nous serions des nains juchés sur des épaules de géants, nous aurait transmis Bernard de Chartres. Juchés sur des épaules de géant pour voir plus loin. Se sentir héritiers et transmettre. Savoir qui l’on est implique de savoir d’où l’on vient. Qu’en est-il lorsqu’il ne reste que des pierres pour traces physiques ? Ces pierres nous parlent de ces civilisations passées dont l’héritage invisible persiste dans nos cultures, nos habitudes, nos traditions, nos mythes. C’est tout cela qui résonne en nous lorsque nous contemplons le Sublime d’un paysage de ruines.
“Je suis incapable de dire d’où proviennent ces images, nourries d’un inconscient millénaire, mêlant des architectures variées, mais toujours ruines improbables. Je sais que les ruines me touchent, les paysages abandonnés me saisissent. Je sais qu’au plus profond de la nuit, certains de ces paysages me sont intérieurs, intimes, et évoquent en moi les sentiments les plus complexes. Les peindre est une manière de prolonger ces expériences, de partager cette poésie ressentie.”
Grégory Poussier